Café volant = Tâche [PV Jinnai Kaname]

Miki ne se souvenait même plus comment elle avait débarqué sur cette rue, cette immense rue bondée de partout par des gens tous plus chic les uns que les autres. Enfin si, elle s'en souvenait parfaitement ; Trop absorbée par sa lecture de manga, elle avait loupé la sortie de metro à laquelle elle était censée sortir pour aller rendre visite à une tante et était donc arrivée à Ginza Yon-chome. Elle n'aimait pas trop cet endroit, trop de personnes se pressaient autour d'elle accroché à leurs téléphones et respirant l'orgueil, la réussite et la richesse.
Elle tentait déséspéremment de trouver un coin pas trop bruyant et où elle pourrait respirer pour téléphoner à sa tante et lui expliquer qu'elle viendrait le jour suivant : Cette simple pause à Yon-chome venait de lui prendre toute son énérgie pour la journée.
Se glissant entre la foule de personnes qui couraient dans tous les sens, la jeune fille parvint enfin à se plaquer dos contre un mur pour saisir son téléphone portable au répertoire quasi vide et téléphoner à sa tante. Après quelques minutes d'explications et de nombreuses excuses complètement confuses, elle put éteindre son téléphone et le remettre dans la poche de son jean en soupirant. Sa tante n'était pas fâchée, mais tout de même un peu déçue qu'elle ne puisse venir la voir aujourd'hui.

Reprenant tout son courage, elle retourna dans la foule dans l'intention d'explorer un peu les lieux. Elle ne venait jamais à Ginza Yon-chome, premièrement car les boutiques du coin étaient plutôt destinées aux gens fortunés, et aussi parce que beaucoup de filles de son école traînaient par ici simplement pour fantasmer sur les articles en boutique que certaines ne pourraient même pas s'acheter.
Bref, elle s'arrêta dans un Starbucks pas trop bondé, -quel miracle-, et pris un café à l'emporter. De retour dans la foule elle comprit son erreur d'avoir prit ce café, elle était ballotée dans tous les sens et le liquide chaud également. Plusieurs fois elle manqua de le faire tomber.

Alors qu'elle passait devant un espace vide en face d'une boutique, elle fit un bond en avant pour pouvoir s'installer là, mais son pied heurta quelque chose et la catastrophe arriva. Sa main fit un grand mouvement et ses doigts se dessérèrent, ce qui engendra le vol de son café. Comme dans un film, elle eut l'impression de voir les évènements présents se passer au ralentit, le gobelet volant, le liquide qui coule dans les airs, ce type juste en face d'elle et finalement le café tombant sur le pied du gars qui n'avait strictement rien fait pour mériter ça. À l'instant où le gobelet toucha le sol, elle-même eut une douloureuse rencontre avec le bitume. Encore sous le choc et craignant le pire, elle se releva rapidement et leva les yeux vers l'homme dont le pied était à présent innondé.

-Je... je suis désolée ! s'excalma-t-elle aussitôt, sentant le rouge lui monter au visage.

Oh mon Dieu !

Miki ne connaissait absolument pas le jeune homme qui se tenait en face d'elle, mais l'expression sur son visage lui sembla beaucoup trop détendue pour quelqu'un qui venait de se faire importuner par une jeune inconnue maladroite. Debout, les bras le long du corps, elle était littéralement figée sur place, les yeux écarquillés et de plus en plus rouge de seconde en seconde. Combien allaient bien lui coûter les dédommagements ? Cher, ça elle le sentait déjà car quelqu'un qui pouvait se permettre d'attendre devant la vitrine de Lacoste était probablement une personne plutôt fortunée... et les personnes fortunées dépensaient souvent leur fortune dans des vêtements qui, pour couronner le tout, valaient une fortune !

Alors que le rouge de Miki commençait à passer au blanc comme un linge, l'homme posa gentiment sa main sur son épaule. Elle était tellement tétanisée qu'elle ne savait pas quoi faire et attendait de voir la réaction du type.

« Calme calme, ce n’était pas attentionnel je le sais rassures-toi. Si tu avais voulut faire ça exprès tu n’y serais pas arrivé et alors j’aurais eut la paix et je ne serais pas alors sur le point de commettre un meurtre, virtuel bien sûr. Maintenant, tu serais intelligente de me dire qui tu es afin que l’on voit comment tu vas faire pour me dédommager, non pas des chaussures, mais de la merde dans laquelle tu viens de me foutre. Si tu dis non, je te mets un coup de boule. Comprit planche à pain ? »

En deux phrases, la jeune fille comprit qu'il s'agissait d'une personne qui avait une haute estime de soi : Prétendre directement qu'elle n'aurait pas put faire cela intentionnellement était tout de même la sous-estimer. Bien sûr, jamais elle n'aurait fait une telle chose avec l'envie de le faire à l'avance, mais elle s'en croyait pourtant capable. Et aussi, l'entendre dire qu'il préparait déjà son meurtre prouvait qu'il n'en avait rien à foutre, de la petite vie qu'elle n'avait pas.

-Je... je... Ki... Kiseki Miki... je suis désolée !

Ca elle l'avait déjà dit, mais une fois de moins ou une de plus n'allait probablement pas changer le cours de ce qui allait se passer. Allait-il la balancer sur la route ? La jeter d'un pont ? Elle en tremblait déjà.

La traiter de planche à pain n'était pas très poli mais elle n'y fit pas attention, après tout elle avait l'habitude des insultes et il était vrai que sa poitrine n'avait rien d'exceptionnel, soit dit en passant.

-Que puis-je faire pour vous... euh... dédommager ? demanda-t-elle en craignant le pire et en préparant déjà son testament mentalement.